Fiche de lecture : Engels - Socialisme utopique & socialisme scientifique
Cette ouvrage est considéré comme un classique de la littérature communiste révolutionnaire, et il y a de quoi. Avec La situation des classes laborieuses en Angleterre au XIXème siècle, on peut effectivement considéré cette ouvrage comme l'un des principaux apports de Friedrich Engels. Ce dernier est le compagnon de route de Karl Marx. Dans ce livre, Engels revient sur ce qu'il nomme le socialisme utopique. Ces plus célèbres représentant et théoriciens sont : Owen, Saint-Simon, Cabet, Fourier ou encore Proudhon. Cet écrit a été publié pour la première fois en 1880, donc assez tardivement, quand on sait que les fondements théoriques de Marx et Engels ont été posés vers 1845, date à laquelle ils rédigèrent l'Idéologie allemande. Ici, nous ne reviendrons pas sur tous les arguments et les idées exposées dans l'ouvrage, mais sur ce qui nous semble important à retenir.
Socialisme utopique :
Engels s'emploie à montrer l'importance du socialisme utopique. Par exemple, Fourier est un des premier à réveler la misère des relations sociales entre bourgeois. Owen, qui a tenté d'instituer des cité ouvrières et améliorant les conditions de vie et de travail des prolétaires a été "neutralisé" lorsque la bourgeoisie s'est rendu compte qu'il agissait contre les intérêt de la bourgeoisie. C'est d'ailleurs l'argument souvent repris : aucune alternative ne peut tenir sur la durée tant que le capitalisme est en place. On peut d'ailleurs s'en rendre compte à l'heure actuelle : la Z.A.D de Notre-dame-des-Landes a été détruite, les espaces autogérées sont de plus en plus rare et doivent montrer patte blanche pour persister, en rentrant dans des processus de légalisation, d'institutionnalisation. Néanmoins, on ne peut balayer d'un simple revers de la main ces expérimentations. Certes, elles n'ont rien de révolutionnaire, mais là où les socialistes utopiques du XIX ème construisaient des cité idéales, celles et ceux qui résistent par le biais d'alternative rentre en résistance pour la défense de territoire, et parfois jusqu'à la victoire (la Z.A.D de NDDL a permis le retrait du projet d'aéroport). De plus ces espaces restent des espaces précieux pour expérimenter, se réunir, permettre à celles et ceux qui subissent les assauts permanent de la bourgeoisie de pouvoir "souffler un peu" : un lieu associatif qui permet au plus démunis de passer la soirée à boire des coups sans avoir à mimer la bourgeoisie (les tenues correctes exigées, par exemple), ou simplement en achetant des bières qui ne sont pas hors de prix.
Par ailleurs, l'argument implicite qu'on retrouve dans Socialisme utopique & socialisme scientifique qui nous semble le plus pertinent est le suivant : l'émancipation du prolétariat ne peut se réaliser que par l'action du prolétariat. En effet, là où des penseurs et patrons imaginaient le meilleur des mondes possibles pour les travailleurs, le communisme révolutionnaire propose une auto-émancipation des travailleurs.
Socialisme scientifique :
Après une analyse de l'évolution et de l'émergence d'un nouveau mode de production, Engels identifie l'émergence d'un antagonisme : la socialisation des forces de production et la privatisation des moyens de production. En d'autre terme, on érige des lieux de production (usines, manufactures), où la division du travail amène une augmentation de la production, mais ces moyens de production ne sont détenue que par une minorité, la bourgeoisie. De plus, et c'est une analyse qu'on retrouvait déjà dans le Manifeste communiste, le mode de production capitaliste est un mode de production qui fonctionne par crise. Il est absurde que celles et ceux qui produisent les richesses n'aient pas leur mot à dire au sein des organes de production. Pour Engels, il faut donc que le prolétariat se rende compte du pouvoir qu'il possède, mais qu'il n'utilise pas. On retrouve une analyse de l'industrialisation qui est certes intéressante : les crises du capitalisme jette les travailleurs régulièrement dans la misère, alors que les instruments de production permettent une augmentation de la production. Néanmoins Engels ne rend pas compte de l'aliénation qu'engendre la technique au service d'une économie capitaliste. De plus on peut douter de la suffisance d'une auto-gestion démocratique des moyens de production. Comment gérer la vie en dehors des entreprises ?
On pourrait aussi revenir sur le théorie de l'histoire et de la révolution de Engels, ou bien de son analyse des théorie de Darwin, qui nous semble insuffisantes, mais il nous semble que le plus important à retenir ce trouve dans ce que nous avons exprimé précédemment : l'émancipation du prolétariat doit être l’œuvre de ces derniers. Ils sont le sujet révolutionnaire du communisme, non pas parce qu'Engels se fascine pour cette classe, mais parce qu'il décèle dans le prolétariat un sujet révolutionnaire objectif : c'est parce qu'il est acteur de la production des richesses qu'il peut engendrer le devenir révolutionnaire de ce monde.
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